- absconder
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⇒ABSCONDRE, ABSCONDER, ABSCONSER, verbe.Vx. Cacher.Rem. Ac. Compl. 1842 indique que le mot appartient au vx lang. Absconser figure dans Trév. 1771 et absconder est donné par S. Mercier (Néologie ou Vocabulaire de mots nouveaux, t. 1, 1801, p. 3), avec la déf. et l'ex. suiv. : ,,Ne pas montrer. Ce qu'une femme veut absconder, est bien caché.``Prononc. ET ORTH. — 1. Dér. et composés : abscons. 2. Hist. — Le mot entre dans la lang. sous sa forme actuelle au XIVe s. (cf. étymol. abscondre, le part. abscons étant attesté dès le XIIe s.); ce mot n'est enregistré que ds Ac. Compl. 1842 et dans Lar. 20e avec la mention ,,V. lang.``. Parallèlement à la forme abscondre, on relève les formes absconder (fin XIIIe — début XIVe s., cf. étymol.) et absconser (XIVe s., cf. étymol.). La var. absconder est encore en usage au XVIe s. (cf. étymol.) elle n'apparaît dans les dict. que ds Ac. Compl. 1842 où elle sert de vedette de renvoi à abscondre avec la rem. ,,V. lang.``. La var. absconser, fréq. au XVIe s. (cf. ex. ds HUG.), est empl. comme vedette ds NICOT 1606, COTGR. 1611, FUR. 1690-1701, Trév. 1704, 1752, 1771, et enfin Ac. Compl. 1842, où elle sert de vedette de renvoi à abscondre avec la rem. ,,V. lang.``. — Rem. Au XIIIe et au XVe s., on note la var. abscondir (cf. GDF.).Étymol. — Ca 1100 « cacher » attesté par son part. passé substantivé, voir absconse; a) 1180 réfl. « se cacher (en parlant d'une pers.) » sens propre (Horn, éd. Michel, 4092, var ds GDF. : Puis entra a bandun, si s'est si absconduz En la presse la gent qu'il n'est apparceuz); b) 1308 réfl. « id. » sens fig. (AIMÉ, Yst. de li Norm., II, 37 ibid. :Et voy lo cuer, a loquel nulle cose se peut abscondre); c) 1308 trans. « cacher (qqc.) » (AIMÉ, op. cit., VIII, 13, Champ., ibid. :Cil de la cité rappareillerent les chozes lesquelles Gisolpe avoit fait abscondre).Empr. au lat. abscondere, attesté à l'emploi c dep. PLAUTE, (Aul., 63 ds TLL s.v., 153, 77 : neu persentiscat aurum ubi est absconditum); à l'emploi a dep. CAECILIUS STATIUS, Comoediarum fragmenta, 40, ibid., 155, 59 : hic in tenebris intus sese abscondidit; attesté en lat. médiév.; à l'emploi b (fig.) dep. CICÉRON, Rosc. 121, ibid. 161, 41 : est quiddam, quod occultatur, quod quo studiosus ab ipsis opprimitur et absconditur, eo magis eminet et apparet; cf. a. fr. escondre « id. », mot héréditaire.HIST. — Terme datant du XIIe s. (cf. étymol.) et vivant jusqu'au XVIe s. seulement (cf. FUR. 1690 : Vieux mot qui n'est plus en usage). Cependant Lar. 20e l'atteste encore comme usité à la forme pronom. — Rem. 1. On note au XVIe s. un emploi partic. « se coucher » en parlant du soleil, sous la forme absconder (cf. ce mot, étymol.), emploi qui subsiste en certaines régions et qui est attesté dans les dict. gén. jusqu'à la fin du XVIIIe s., mais sous la forme esconcer :On dit encore en Picardie, Esconser. Le soleil s'est esconsé. Trév. 1771. 2. Le mot est surtout vivant, même à l'orig., comme part. passé et subsiste comme tel (13 ex. ds GDF., 19 ex. ds HUG.; cf. aussi abscons, hist.).
Encyclopédie Universelle. 2012.